21.2.10

Villa M.

17 min _ II-2010
coul. _ 4:3 _ mini-dv
partiellement muet
filmé à Capri en fév. 2008



Prisonnière dans le village de Capri, j'ai erré et me suis retrouvée nez à nez avec la villa du Mépris, Villa Malaparte. Je me suis alors laissée guider par le lieu pour la filmer.
Signe face à la mer, de l'architecture à la côte du Vésuve, maquette vide dans la nature, Villa M. se termine par un plan où le paysage offre son cinéma…

1er PLAN





2cd PLAN





3ème PLAN (muet)






4ème PLAN (muet)






5ème PLAN












Extrait 1/2





Extrait 2/2

4.2.10

Lumière enchâssée

14 min 40_ II-2010
coul. _ 4:3 _ mini-dv
(le 25-I-2010, 13h)

Jour / Lumen / Lux / Contre-lumière (reflet, XVIème siècle) / Speculum (miroir) / Conversion / Vision / Lueur


Une fenêtre, avec ses deux vitres et son montant pvc, quoi de plus familier ? Mais devenue l’instrument de la réflexivité du soleil, elle acquiert merveilleux, devient image-tableau, étrange.
La lumière exhibe son propre code par la vitre-miroir filmée
qui répond à ses jeux — transformation de la tache solaire,
sa déformation, son dédoublement ; dilution du point lumineux ; éblouissement ; sa dissolution ; diffusion aqueuse ou aérienne ; omniprésence jusqu’à l’anéantissement de sa visibilité dans l’espace : la lumière s’échappe du cadre.


L’énergie lumineuse et de passage, traces du soleil hivernal & hors champ, sur les vitres, surface inframince, interface filmée de biais. Maintient du regard tendu vers ce verre-tableau aux éclats & aux aplats lumineux se colorant-décolorant.


Paysage du temps (hiver).


Pellicule photosensible
inscription à la verticale — stèle

évanescence au point de fuite
hémorragie lumineuse de la tavola — diptyque-vitres-miroir

éclate, se répand, se diffuse, disparaît dans l’effacement, se transforme comme un fluide
absorbée — tache d’huile


Memento lumen — Souviens-toi de la lumière

La lumière comme signe : lumen

Défaillance : la lumière se meurt
filmée en oblique, de biais


Index :
filmer comme le doigt indexe,
indique, montre
désigne la lumière, son reflet
l’œil-caméra reçoit autant qu’il désigne

Maintenir le doigt pointé sur cette grande double-page miroir
lumière défaillante.

« "Le soleil ni la mort ne se peuvent regarder fixement",
LA ROCHEFOUCAULD, seulement les traces de leur déplacement,
les traces de leur effacement… » Louis MARIN, Visibilité, « Le tombeau du sujet en peinture » in « De la représentation ».

Comment la lumière serait-elle figurable ? C’est son effet qui l’est. La lumière excède le lieu, le support, elle est espace, diffusion d’elle-même dans l’espace, elle métamorphose les limites de l’espace, en défigure les bords, les supports, elle modèle l’espace.


Lumière recueillie, absorbée par la surface miroirique, reflétée, puis désignée (déformation du signe).

Lumière enchâssée
lumière désignée

Elle consume l’image,
le temps l’épuise.
La lumière ne s’épuise pas.

Mise en lumière d’une surface miroirique (tautologie),
mise en lumière d’un manque,
vide au centre de la spirale.

Lumière n’est pas vide
elle enveloppe.


« opacification du sens et du voir jusqu’à l’indécidable, un point de vertige et d’abîme » * au sein de la lumière

[* p 150 « La folie du voir – de l’esthétique baroque »
ch. « La longue-vue rhétoricienne : Il mirabile, il furore »
Christine BUCI-GLUCKSMANN ]

La lumière s’annule
annule le point de fuite, dans son évanescence

Figure renversée de la lumière : en miroir, elle s’anéantit dans lui, dans l’image, son sens est usé dans la durée du filmage. Elle est infigurable.


Rhétorique muette : filmer le principe de la lumière se réfléchissant, elle s’anéantit alors qu’elle se donne comme visible jusqu’à saturation, jusqu’à l’excès.
Elle emplit, pour finir, toute l’image
excède le cadre de la fenêtre, éclaire le mur de brique
omniprésente, absence de sens, absence de direction du sens
plus de trajectoire
plus de projection d’elle-même, elle se diffuse dans l’espace
le tableau n’a plus lieu d’être
alors
je cesse de filmer.


Début (1/2)





Fin (2/2)