4.11.09

étang peinture, La Sourdaie

20 min 30 _ XI 2009
coul. _ 4:3 _ mini-dv
filmé en novembre 2006

« Le rapport, le lien entre le lieu et le personnage est le début de la mystique. »
Bruno Dumont, lors du débat à l'issue de la projection de son film "Hadwijch", Ciné 104, Pantin, le 01/XII/2009.


Le tremblé, les petits à-coups, les heurts de l’image rappellent que c’est bien un corps qui filme en ce bord d’étang. Mon bras fatigué
de filmer La Sourdaie depuis 1h05 provoque ce tremblement qui part-
icipe de l'écriture, comme manuscrite. Le fait de zoomer sur l’eau
colorée amplifie ce tremblement et fait se heurter l’image contre
ses bords, contre le cadre en haut, en bas.
La décale, la dévie, la décadre, décentre l’attention, fait tituber
le regard. L’image dérive un instant, se cogne aux marges du percep-
tible.
Elle devient pour cet instant une ivresse dans la fatigue de filmer (de regarder) et est au sein de l’énergie (enaergia : « beauté intense »), y participe comme en creux. La fatigue et l’ivresse forment un creux dans le filmage (le travail du regard). Ce creux est plein de peinture. C'est cela que je filme.




10 premières minutes / 20 min 30































10 dernières minutes des 20 min 30








« L’ivresse est une onde qui ne peut être dépeinte avec précision.
Elle induit un frémissement de l’être qui rend plus aiguë sa présence "physique" au monde. »
FABIEN DANESI in « L’ŒIL NOMADE la photographie de voyage avec Ange Leccia », Isthme éditions, 2005.